Vous envisagez de démissionner ? Si vous êtes à l’initiative de la rupture du contrat, vous ne pourrez, en principe, pas recevoir l’allocation chômage. Des exceptions sont toutefois admises par la réglementation, et certaines démissions permettent l'indemnisation par Pôle emploi, dans des circonstances et à des conditions bien précises. On fait le point. Show
Depuis 2008, le nombre d'employés à claquer la porte de leur emploi n'avait jamais été aussi élevé. La France est-elle en train de vivre une "grande démission", semblable au phénomène qui touche les Etats-Unis depuis la crise du Covid ? Avec 520 000 démissions, entre fin 2021 et début 2022, dont 470 000 pour quitter un CDI, les derniers chiffres diffusés par la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) font en tout cas état d'un nouveau record. Reste à savoir dans quels cas particuliers il est vous possible de percevoir des indemnités chômage après une démission. Des exceptions qui confirment la règleEn principe, lorsque vous démissionnez, vous ne pouvez bénéficier d'aucune allocation chômage. Il est néanmoins possible d'être indemnisé par Pôle emploi dans certains cas. La loi encadre quatre situations vous autorisant à toucher des indemnités : 1. Si la démission est considérée comme légitime : cette situation comprend la démission pour motif familial, c'est-à-dire si vous vous mariez, changez de lieu de résidence, vous êtes mineur et suivez vos parents, ou si vous devez accompagner votre enfant handicapé ou encore si vous êtes victime de violences conjugales, imposant un changement de résidence, rappelle RTL. 2. Si la démission intervient pour des motifs professionnels : dans le cas où vous démissionnez avant 65 jours travaillés et que vous sortez d'un licenciement, rupture conventionnelle ou fin de CDD, après trois ans d'affiliation continue, si vous démissionnez suite à un acte délictueux, donc êtes victime dans le cadre du travail, ou encore si vous vous insérez dans un contrat de service civique ou de volontariat pour au moins un an. Tous les cas possibles sont à retrouver directement sur le site de Pôle emploi. Et si je mets fin à ma période d'essai ?La rupture de la période d’essai par le salarié s’apparente à une démission. Si vous rompez votre contrat de travail durant la période d’essai, vous n’aurez donc pas le droit à l’allocation chômage. Toutefois que vous pouvez prétendre à l’indemnisation si la rupture de votre période d’essai s’inscrit dans une des situations évoquées ci-dessus. 3. Si la démission intervient dans le cadre d'une reconversion professionnelle : si vous êtes démissionnaire mais porteur d'un projet de reconversion professionnelle "réel et sérieux", vous pouvez avoir accès à l'allocation chômage. Il existe néanmoins deux conditions. Premièrement, il faut vous assurer que vous remplissez toutes les conditions inhérentes à ce projet de reconversion "réel et sérieux". Vous pouvez retrouver les nombreuses conditions sur demission-reconversion.gouv.fr. Il faut aussi que vous validiez les nombreuses conditions sur le site du gouvernement. 4. Si vous êtes en cours d'indemnisation par Pôle emploi : la rupture volontaire de votre contrat de travail n’interrompt pas le versement de vos allocations, ceci dans trois cas distincts :
5. La dernière situation dans laquelle vous pouvez toucher l'allocation chômage suite à une démission est dans le cas où votre situation ne correspond à aucue de celles citées ci-dessus. Il faut alors demander un réexamen de votre situation à l'instance paritaire régionale (IPR). Cette instance de Pôle emploi est composée de manière paritaire (représentants syndicaux et patronaux). Plus d'information sur pole-emploi.fr
Les allocations chômage en cas de démissionEn principe, démissionner d’un CDI ou d’un CDD n’ouvre pas droit au versement d’une allocation de chômage. En effet les indemnisations chômage sont réservées en théorie aux personnes qui ont été involontairement privé de leurs emploi. Ainsi, le salarié démissionnaire a simplement la possibilité après quatre mois (121 jours) de recherche d’emploi de demander un examen de son dossier auprès de l’instance paritaire régionale de Pôle emploi (voir les recours) Il existe néanmoins des cas où la démission est considérée comme légitime et permet de bénéficier d’allocations chômage au même titre qu’un salarié licencié. Depuis le 1er novembre 2019, une nouvelle situation permet d’être indemnisé suite à une démission. Vous trouverez ci-dessous la liste des motifs de démission légitime. Démission légitime : Les cas où vous touchez le chômage après une démissionNotez bien que même si votre démission n’est pas considérée comme « légitime », vous devez vous inscrire au Pôle Emploi si vous souhaitez effectuez un recours auprès d’une instance paritaire. Seul Pôle Emploi est habilité à estimer si votre démission est légitime. Les différents cas sont décrits dans l’accord d’application du 14 avril 2017, on y retrouve :
Dans le cas où vous ne savez pas si votre démission sera considérée comme légitime par Pôle Emploi, nous vous conseillons de poser directement la question à l’agence Pôle emploi dont vous dépendez avant de démissionner. Instance Paritaire Régionale : Le recours ASSEDIC après une démissionSi votre démission ne correspond pas à l’un des cas légitimes évoqués précédemment, vous pourrez demander après un délai de 4 mois suivant votre inscription à Pôle emploi, qu’une commission de l’Instance Paritaire Régionale (IPR) réévalue votre demande d’allocations de chômage. La saisie de l’IPR se fait auprès de votre conseiller Pôle Emploi qui vous dirigera dans cette démarche. Cette instance est composée de 10 membres, 5 représentants les employeurs (MEDEF, CGPME et UPA) et les 5 autres les salariés (FO, CFDT, CFTC, CGC et CGT), ses décisions se prennent au cas par cas, à la majorité absolue et à huis clos. Vous avez donc 4 mois pour préparer votre dossier. L’examen de votre demande d’indemnisation chômage ne pourra se faire que 121 jours après la fin de votre contrat de travail. Il vous faudra joindre toutes les preuves de vos démarches pour retrouver un emploi :
En apportant à votre dossier les pièces demandés, l’IPR répond généralement favorablement aux demandes. Dans ce cas, vos allocations chômages démarreront à partir du 122ème jour qui suit la fin de votre contrat de travail (et non pas à compter de votre inscription en tant que demandeur d’emploi). Bien sur, il faut que vous ayez auparavant eu une durée d’activité suffisante pour bénéficier des allocations chômages : voir l’article sur la durée d’indemnisation Pôle Emploi. – Sur le même sujetQuelles sont les indemnités en cas de démission ?Le salarié démissionnaire n'a pas droit à une indemnité au titre de la rupture, puisqu'en démissionnant, le salarié se prive de toutes les indemnités légales ou conventionnelles prévues en cas de licenciement.
Quelle durée FautPour avoir droit aux allocations chômage, il faut justifier d'au moins 130 jours travaillés ou 910 heures travaillées. En savoir plus sur cette condition d'accès à l'allocation de retour à l'emploi (ARE).
Comment faire pour quitter son travail sans perdre ses droits ?L'autre alternative possible à la démission est la rupture conventionnelle. Cette procédure, instaurée depuis 2008, permet à l'employeur et au salarié en CDI de convenir d'un commun accord des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie. L'employeur est en mesure de refuser cet accord.
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