Quelle stratégie de départ quand on est en burn-out, qu’on n’en peut plus et qu’on ne voit d’autre solution que de partir ? Un article qui fait le point sur les solutions, certaines souvent méconnues des salariés. Show
BURN-OUT : Quand partir ?Qu’est-ce que le burn-out ?Le burn-out, aussi appelé syndrome d’épuisement professionnel est un véritable fléau. Cette maladie a vu son taux d’incidence monter en flèche ces 10 dernières années. Trois fois plus de cas en 10 ans. On note aussi une nette accélération depuis la crise Covid. Le syndrome du burn-out est difficile à identifier car il s’installe insidieusement. Certains salariés incubent le burn-out pendant parfois plusieurs années. Ce fléau de société que constitue le burn-out est encore trop peu diagnostiqué dans sa phase précoce. En effet, il faut un praticien médical aguerri au syndrome et capable de faire de recoupement. Il est souvent difficile pour un médecin traitant de repérer les signaux faibles parmi un corpus de 130 symptômes répertoriés par l’OMS. Quand et comment le burn-out éclate-t-il ?Si les signaux sont écoutés trop tardivement, le corps crie. Certes, il existe autant de burn-out que de personnes mais le point commun reste cette phase de bascule. Un moment précis où le salarié ne peut plus. En conséquence, le physique rompt, le cognitif s’arrête net, parfois les deux en même temps. Parmi les personnes que j’accompagne en post burn-out, j’ai vu les cas suivants :
Burn-out : partir avant de tomberSi vous en êtes déjà arrivé là, partir ou à minima de s’arrêter sur une période sur une période suffisamment longue s’impose. Mais la question se pose déjà si vous cochez une majorité des cases suivantes. Vous avez pu ressentir ou connaître les situations suivantes :
Ainsi, si vous souhaitez en savoir plus sur les premiers signes du burn-out Et, pour aller plus loin : Guide pratique sur le burn-out : l’éviter, en sortir, se reconstruire (Editions First) Burn-out : comment partir ? Ne jamais démissionnerJ’insiste sur ce point car j’ai accompagné trop de personnes en post-burn-out, qui faute d’accompagnement adéquat, avaient démissionné. Sur les conseils de médecins traitants souvent peu informés, d’une absence d’accompagnement de la médecine du travail, trop de personnes se sont précarisées. Or le burn-out est un traumatisme physique et psychique grave et invalidant qui nécessite un temps de guérison long. C’est ce que je dis souvent aux personnes que j’accompagne quand elles peinent à accepter ce temps long. Après une fracture ouverte, seriez-vous physiquement capable de courir un marathon un mois après ? Non, il vous faudrait du temps, du calme et surtout laisser la blessure guérir et l’os briser se ressouder. Pour le burn-out, c’est la même chose. Une personne sortant de burn-out doit être accompagnée, soignée et protégée financièrement au même titre qu’un autre malade. Vous avez cotisé pendant des années pour être protégé, la CPAM ou les Assedics doivent être là pour vous quand vous en avez besoin. Et c’est votre droit. Ainsi, je ne le répèterai jamais assez, ne démissionnez jamais. Vous n’en pouvez-vous ?
Burn-out : comment partir ? Demander une rupture conventionnelleLes règles à respecterLa rupture conventionnelle permet à l’employeur et au salarié en CDI de convenir d’un commun accord des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie. Elle nécessite de remplir certaines conditions :
Risque pour le salariéLa rupture conventionnelle doit faire l’objet d’un ou plusieurs entretiens qui permettent de définir les conditions de la rupture (date de la rupture, montant de l’indemnité versée par l’employeur, préavis à effectuer ou non). Pour un salarié déjà éprouvé par un burn-out avéré, cette négociation peut être éprouvante, voire précipitante. Cette solution n’est à recommander que si la rupture conventionnelle est elle-même proposée par l’employeur ou qu’elle fait partie des pratiques habituelles de l’entreprise. En savoir plus sur la rupture conventionnelle sur service public.fr. Burn-out : partir sur un licenciement négocié avec accord transactionnelCela concerne une rupture de contrat lorsque la relation de travail a été entachée d’abus. Cette situation concerne notamment des cas où l’employeur n’a pas respecté ses obligations légales vis-à-vis du salarié (obligation de sécurité Art. L4121-1 du Code du travail). Cette procédure peut aussi être initiée par l’employeur quand il a connaissance d’un fait de harcèlement avéré sur le salarié et qu’il souhaite éviter tout recours prud’homal. Egalement, ce peut être l’occasion de négocier un départ avec une indemnité légale de licenciement ainsi qu’une indemnité additionnelle négociée avec l’employeur. Recommandation pour le salariéDans ce type de configuration, il est nécessaire de se faire accompagner par un avocat spécialisé en Droit du travail. Cet intervenant permettra de sécuriser la transaction et de s’assurer que vos droits sont respectés. Il peut s’avérer être un allié de poids pour négocier vos intérêts sur le plan financier. Ainsi, j’ai construit un réseau d’avocats de confiance spécialisés sur ces problématiques. Ce réseau interdisciplinaire me permet d’accompagner les personnes qui me consultent en les conseillant au mieux mais aussi en les orientant vers des professionnels de confiance, aguerris au droit des risques psychosociaux. Prendre un rendez-vous en visio sur : Burn-out : partir sur une inaptitude, procédure méconnue et pourtant simple et sécurisanteCette solution est peu connue des salariés alors qu’elle est pourtant simple et non conflictuelle. Dans un cas d’épuisement poussé avec un fort impact émotionnel et psychique, cette procédure est à privilégier. En effet, elle permet au salarié d’éviter toute confrontation avec l’employeur. Par ailleurs elle présente les mêmes intérêts qu’un licenciement ou une rupture conventionnelle. C’est-à-dire qu’elle ouvre droit à l’indemnité de licenciement et au chômage sous réserve d’avoir cotisé sur une période suffisante. Comment se passe la procédure d’inaptitude médicale ?L’inaptitude médicale au travail est prononcée par le médecin du travail lorsque l’état de santé (physique ou mentale) du salarié est devenu incompatible avec le poste qu’il occupe. Avant de prendre cette décision, le médecin du travail doit réaliser au moins un examen médical du salarié concerné et procéder (ou faire procéder) à une étude de son poste de travail. Lorsqu’il constate qu’aucune mesure d’aménagement, d’adaptation ou de transformation du poste de travail occupé n’est possible, le médecin du travail déclare le salarié inapte à son poste de travail. Deux situations peuvent se présenter : inaptitude avec possibilité ou sans possibilité de reclassement. Mais, même avec reclassement, le salarié est en droit de refuser la proposition de reclassement qui lui est faite sous réserve de l’argumenter. Encore une fois, il est nécessaire de se faire accompagner par un professionnel des RPS et/ou un avocat selon la complexité de la situation. En savoir plus sur la procédure d’inaptitude médicale. Burn-out : prise d’acte, une procédure à double tranchantCe n’est pas la piste que nous recommandons car elle comporte de nombreux risques. Elle est incertaine dans son issue et peut forcément précariser le salarié. Prise d’acte : de quoi s’agit-il ?C’est la rupture du contrat de travail par le salarié en raison de faits qu’il reproche à son employeur. Pour cette raison, prise d’acte peut être envisagée lorsque le salarié reproche à l’employeur des manquements suffisamment graves pour empêcher la poursuite du contrat de travail. Néanmoins, elle peut être justifiée, par exemple, dans les cas suivants :
En savoir plus sur la prise d’acte sur service-public.fr Prise d’acte : les points de vigilanceCe mode de rupture produit les effets suivants :
En conclusion, les effets de la prise d’acte ont donc des conséquences sur le droit à l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE), d’indemnités de fin de contrat et d’exécution du préavis. Burn-out et départ : Une stratégie de départ à établir à froid avec un professionnelAinsi, bien qu’il existe de nombreuses possibilités, il est préférable de se faire accompagner. Chaque jour, je conseille des salariés en situation de détresse et m’adapte aux particularités de leurs situations. En effet, culture d’entreprise, ancienneté du salarié, éléments ayant entraîné le burn-out, climat et contexte de travail, projet professionnel du salarié… Autant de points à prendre en compte pour vous guider vers la stratégie de départ la plus sécurisante et adéquat par rapport à votre situation. L’important est de ne pas rester isolé.Vous pouvez nous contacter pour un premier échange exploratoire. Un accompagnement vous sera proposé ou l’orientation vers des professionnels en Droit du travail faisant partie de notre réseau. Si vous êtes dans l’urgence et souhaitez un entretien d’orientation, prenez RDV sur Doctolib. Comment expliquer à son médecin qu'on est en burnLa première étape pour le médecin comme pour le patient est de reconnaître le burnout au double sens du terme de « reconnaissance », à savoir de l'identifier et de le nommer comme tel, mais aussi de fournir un premier lieu, un premier moment où le patient puisse se sentir « reconnu » dans sa plainte et ses difficultés.
Comment se faire déclarer inapte au travail pour dépression ?Quelle est la procédure à suivre ? Que l'inaptitude soit professionnelle ou non, la procédure est la même : Demande de visite médicale. En général, c'est le salarié, souvent suite à une visite avec son médecin traitant, qui demande un rendez-vous à la médecine du travail.
Comment prouver un burnLe « burn out » est le syndrome d'épuisement professionnel. Il se caractérise par un ensemble de signes, de symptômes et de modifications du comportement en milieu professionnel : grande fatigue, troubles du sommeil, irritabilité, agressivité, ruminations, perte de concentration…
EstL'inaptitude médicale au travail peut être prononcée par le médecin du travail dès lors qu'il constate que l'état de santé du salarié (physique ou mentale) est devenu incompatible avec le poste qu'il occupe et qu'aucune mesure d'aménagement, d'adaptation ou de transformation du poste de travail occupé n'est possible.
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